Énergie et fertilisation des jardins et potagers
Il y a de la vie et de l’énergie qui circule dans nos jardins et potagers. Vous avez peut-être déjà entendu parles des flux d’énergies dans le jardin, il s’agit là d’une approche de la fertilisation.
Vous vous demandez comment faire pour avoir une terre adaptée à la culture dans vos légumes ? Vous voulez réussir au mieux votre potager ? Ou encore, favoriser la biodiversité de votre sol ?
Alors quelles sont les règles à respecter. En nous basant sur les expériences des sols agricoles, nous allons essayer d’en tirer quelques enseignements qui pourraient s’appliquer au niveau très local de nos espaces restreints. Pour cela nous allons examiner trois types de cultures.
AGRICULTURE DE CONSERVATION
En 2021 seuls 2% des agriculteurs français utilisent cette méthode dite de conservation des sols.
En quoi consiste l’agriculture de conservation des sols ?
L‘idée est ici de protéger les sols en conservant systématiquement une couverture végétale. Car ne pas laisser le sol à nu, c’est favoriser son appauvrissement. L’agriculture de conservation va donc consister à faire en sorte de toujours avoir des plantes vivantes qui recouvrent le sol et le protège.
Ainsi un manteau végétal permet à la vie de se développer et protège le sol.
Quels sont les avantages de l’agriculture de conservation ?
- Des sols riches et pleins de vie
Par simplification, disons que la vie dans ses sols est très importante. Par exemple, les vers de terres sont des acteurs importants de l’agriculture de conservation des sols.
La couverture de plantes va pouvoir nourrir les verres de terre. Les vers de terres vont creuser des galeries qui permettront aux racines des plantes de se développer. De plus, de par leur activité les vers de terre vont apporter les nutriments nécessaires au développement et à la croissance des plantes.
- Une préservation de l’atmosphère dans laquelle nous vivons.
À grande échelle, l’agriculture de conservation des sols est intéressante puisqu’elle va permettre de stocker du carbone et limiter les effets du changement climatique
En effet, les végétaux préservent l’atmosphère dans laquelle sous vivons. Ce à quoi participe l’agriculture de conservation des sols puisqu’elle évite l’exposition à nu d’hectares de terres agricoles.
Ce phénomène de stockage du carbone est possible grâce au phénomène de la Photosynthèse.
- Pas besoin de labourer les sols
Avec cette technique, il n’est pas nécessaire de labourer les sols. Au moment des plantations, il faut écraser le couvert de plantes pour permettre à d’autres plantes ou légumes de pousser, tout en le laissant sur place. Ces résidus de plantes vont avoir 2 fonctions :
-
- Protéger le sol
- Nourrir le sol
Ensuite il suffit de creuser de petits sillons de 1 cm et de déposer les semis au cœur du couvert végétal.
Il peut être nécessaire d’ajouter un peu d’engrais comme c’est souvent le cas dans une culture conventionnelle, mais en plus petite quantité puisque la couverture végétale a déjà eu cet effet.
Et dans mon potager ?
Certains aspects de ce modèle peuvent tout à fait être repris au niveau de votre potager pour préserver la richesse du sol et ne pas le laisser à nu. Vous pouvez même choisir de planter des fleurs vivaces qui favoriseront également le bien être des insectes polinisateurs et donneront un aspect fleurie à votre jardin.
La présence de plantes et de fleurs favorisera la biodiversité et ça, c’est important. N’hésitez pas également à rajouter des hôtels à insectes dans votre jardin.
D’autres techniques, de couverture du sol comme le paillage peuvent permettre d’équilibrer l’apport en carbone et en azote de vos sols.
CULTURE BIOLOGIQUE
En 2021, 8% des agriculteurs français ont choisi de s’orienter vers une agriculture bio.
Il faut savoir que la qualité du sol à une grande importance dans le rendement d’une parcelle bio, puisque l’on n’utilise pas d’insecticides.
Comment s’organise l’agriculture Bio ?
Pour préparer ses sols, l’agriculteur va devoir retirer les mauvaises herbes sans ajout de désherbants. Il n’utilise pas de produits pour enlever les mauvaises herbes tout se fait mécaniquement grâce à la technique du déchaumage.
Le déchaumage est une pratique agricole classique où l’on va venir gratter le sol, sur une petite hauteur (environ 15 cm) pour enfouir les résidus de la culture précédente dans le sol. Cette technique offre l’avantage de permettre l’enfouissement des résidus de végétaux, ce qui va favoriser leur décomposition et fertiliser le sol en apportant l’azote et le carbone nécessaire au sol pour nourrir ensuite la plante. On appelle cela la minéralisation du sol.
Ensuite pour fertiliser davantage le sol, les agriculteurs bio ajoutent des engrais organiques. Ils sont souvent auto suffisante et utilisent le fumier de leur bétail (moutons, vaches…) nourri avec une culture bio.
À savoir :
L’épandage du fumier n’apporte pas tout de suite les nutriments au sol. Il faut généralement attendre plusieurs semaines.
Ensuite, c’est un système auto-dépendant qui se met en place. Lorsqu’on l’épand sur le sol, il va se retrouver dégradé par les micro-organismes du sol ce qui va entrainer la création de carbone et d’azote. Une partie est utilisée par les micro-organismes et l’autre larguée par ses micro-organismes pour nourrir la plante.
En cas de précipitation après avoir déversé du fumier en excèdent, il peut y avoir un ruissellement jusqu’au cours d’eau. Ce phénomène va apporter de l’azote et des éléments nutritifs aux algues présentes dans le ruisseau et donc favoriser leur croissance, elles vont masquer la lumière dans le ruisseau et changer l’écosystème. Exemple : les algues vertes en Bretagne.
Et dans mon potager ?
C’est une méthode très saine et très appréciée. Les cultures biologiques n’utilisent pas de produits insecticides et nécessitent un plus grand suivi de vos plantations. Précautions :
Sachez que les engrais même s’ils sont organiques doivent être utilisés avec précaution. En effet, mal dosé ils peuvent :
- Brûler les végétaux
Il peut y avoir des risques de brûlures au niveau des racines des plantes et même fragiliser des tissus des plantes qui les rendent plus réceptifs aux maladies ou parasites.
Certains fumiers peuvent contenir une part trop importante d’urine qui va apporter de l’ammoniaque en excès et risque également de bruler les racines.
Pour éviter les brûlures causées par un fumier frais, vous pouvez opter pour un fumier vieilli.
- Appauvrir le sol en azote
Un excès en éléments nutritifs suite à l’apport d’engrais peut être difficilement assimilable par les plantes. De plus, les micro-organismes peuvent avoir du mal à transformer la matière, car pour cela ils vont avoir besoin d’azote en grande quantité. Or cet azote ne sera pas disponible à ce moment-là pour permettre aux plantes de pousser.
- Être vecteur d’agents pathogènes
Veillez à vérifier la provenance de votre fumier et préférez les fumiers en provenance d’une exploitation bio. Certaines exploitations, on recourt à des antibiotiques ou vermifuges qui peuvent se retrouver dans vos sols et en contact avec vos légumes.
Un fumier frais peut contenir des virus et des parasites (Salmonelles, Escherichia coli, Listeria). Des agents pathogènes qui en contact direct avec les légumes peuvent les contaminer et ensuite être transmis à l’homme.
Pour éviter la présence de ces agents pathogènes, vous pouvez opter pour un fumier composté.
Vous pouvez donc mettre de l’engrais en début de saison avant les plantations, mais ensuite vous risquez d’asphyxier légumes.
AGRICULTURE CONVENTIONNELLE
En 2021, plus de 80% des agriculteurs français pratiquent une agriculture dite conventionnelle.
Comment s’organise l’agriculture conventionnelle ?
En agriculture conventionnelle, si les sols sont trop humides, on peut pratiquer le labour à 25cm de la surface du sol.
Ensuite, les agriculteurs réalisent une fertilisation avec un engrais de synthétique (azote pour avoir des protéines dans le blé ou autres cultures).
Il utilise également des insecticides pour protéger la culture. Il faut savoir que l’utilisation de ses produits est très réglementée et les doses si elles sont respectées et appliquées au bon moment ne se retrouvent pas dans nos assiettes, car la plante a eu le temps de s’en débarrasser.
Et dans mon potager ?
Sachez que le labour peut également être une solution dans votre potager, mais il ne peut pas s’agir que d’une solution à long terme. Car une telle pratique si elle est réalisée tous les ans va appauvrir vos sols.
Ce qu’il faut retenir sur la fertilisation et les flux d’énergie du jardin
Un terrain recouvert de végétation est un véritable capteur solaire. En effet, grâce à la photosynthèse les végétaux vont capter la lumière et la transformer en énergie chimique.
Une énergie qui est ensuite transmise à tous les organismes qui se nourrissent de tissus végétaux vivants ou en décomposition. Cette transmission peut se faire par la consommation d’exsudat racinaire, décomposition des feuilles tombées au sol, broutage des herbivores, mycorhize…
Les prédateurs de ces organismes récupèrent ensuite cette énergie et une partie de cette énergie est perdue et permet à d’autres végétaux de pousser. Ainsi un cycle se crée.
Ce qui montre l’importance pour les jardiniers en herbes d’utiliser plutôt de la matière organique végétale et de couvrir les sols en continu.
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