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Comprendre le réchauffement climatique
Publié le 13-01-2020

Comprendre le réchauffement climatique

Temps de lecture : 11 minutes

Depuis maintenant quelques années nous entendons parler du réchauffement climatique, et ce de plus en plus fréquemment. En effet, les spécialistes du climat tentent de tirer la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années.
Alors que l’été précédent fût l‘un des plus chauds de l’histoire, certains chercheurs affirment que le thermomètre ne risque pas de s’arrêter de grimper. C’est l’une des nombreuses conséquences de ce phénomène qu’il faut essayer de diminuer dès aujourd’hui. Nous vous expliquerons dans cet article ce à quoi correspond ce phénomène climatique, les causes de celui-ci mais aussi les conséquences.

Qu’est-ce que le réchauffement climatique ?

Le réchauffement climatique est un phénomène global de transformation du climat correspondant à une augmentation des températures moyennes qui modifie l’équilibre météorologique et les éco-systèmes.

Cette transformation est notamment liée à l’activité humaine depuis environ 100 à 150 ans. En effet, depuis la de début de Révolution Industrielle, les températures moyennes sur terre ont augmenté assez régulièrement. En 2016, la température moyenne sur la planète avait augmenté d’environ 0.85 degré par rapport aux années 1850 (ce qui correspond à l’air pré-industrielle).

De façon plus précise, lorsque l’on parle du réchauffement climatique, on parle de l’augmentation des températures liées à l’activité industrielle et notamment à l’effet de serre : ce réchauffement est donc dû en grosse partie à l’activité humaine.

L’effet de serre : la cause du réchauffement climatique

Dès le XIXème siècle, les scientifiques faisaient déjà l’hypothèse que la température sur terre dépendait d’un phénomène appelait l’effet de serre. En résumé, s’il fait relativement chaud sur terre, c’est parce que notre atmosphère est constituée de gaz qui retiennent la chaleur, un peu comme une serre. Bon nombre de chercheurs ont travaillé sur la question et ont progressivement démontré comment ce phénomène se produisait et quels gaz en étaient responsables. On a donc rapidement su que les gaz comme la vapeur d’eau ou le dioxyde de carbone jouaient un rôle important dans le réchauffement de notre atmosphère. De ce fait, quand la composition de l’atmosphère se modifie, l’effet de serre change et cela influence la température sur terre.

Voici une illustration trouvée sur le site http://www.aveyron-environnement.com/ qui explique très bien et de façon détaillée ce phénomène :

Gaz à effet de serre
  1. Dans un premier temps l’énergie solaire qui arrive sur la terre est en partie réfléchie vers l’espace. L’autre partie est quant à elle absorbée par l’atmosphère ou par le sol.
  2. Au contact du rayonnement reçu, la terre se réchauffe. A l’inverse, la terre se refroidit en renvoyant de la vers l’espace sous la forme de rayonnement infrarouge.
  3. La plus petite partie de ce rayonnement infrarouge est piégée par certains gaz (comme la vapeur d’eau ou le dioxyde de carbone comme expliqué précédemment) présents naturellement dans notre atmosphère : ce sont les gaz à effet de serre. Ce phénomène provoque de réchauffement de la basse atmosphère. Par conséquent plus y a de gaz à effet de serre, plus le réchauffement climatique est conséquent.

Vous l’aurez donc compris, cet effet de serre est indispensable à l’équilibre des écosystèmes terrestres. Sans lui, la terre ne pourrait être chauffée et la température moyenne serait de -18°C au lieu de +15°C.
On constate depuis  plus de 100 ans que cet effet de serre semble « perturbé » et amplifié. En résumé, la planète se réchauffe de plus en plus. Mais alors, quelles sont les causes de ce réchauffement ?

Les différents gaz à effet de serre

Le principal gaz à effet de serre (GES) est la vapeur d’eau. Mais elle n’est pas vraiment problématique car les activités humaines ont une faible influence sur sa concentration et elle est éliminée par précipitation en 10 jours environ.

On parle surtout du CO2 parce que c’est le gaz dont les émissions ont le plus augmenté depuis le début de l’industrialisation, avec une accélération après la seconde guerre mondiale. Celui-ci est responsable de 73% du réchauffement climatique et contrairement à la vapeur d’eau, il perdure une centaine d’années dans l’atmosphère. De ce fait, même si nous arrêtions d’en émettre, les effets ne se feront ressentir dans des dizaines d’années.

La hausse des émissions de CO2  est due principalement à :

  • la combustion des énergies fossiles non renouvelables (charbon, pétrole et gaz) ;
  • La déforestation car il y a moins d’arbres pour stocker le CO2.

Il existe d’autres gaz qui contribuent eux aussi au réchauffement climatique :

  • Le méthane(CH4) : Il est issu notamment de la digestion des ruminants, ainsi que du stockage et de l’épandage des engrais de source animale (fumier, lisier, etc.).
  • Le protoxyde d’azote(N2O) : Il provient des engrais azotés utilisés dans l’agriculture et de certains procédés chimiques industriels.
  • Les gaz fluorés(HFC, PFC, SF6, NF3) : Ils ont un pouvoir réchauffant très important (jusqu’à plusieurs milliers de fois plus que le CO2) mais ils sont libérés en faibles quantités et progressivement interdits. Ils sont notamment utilisés dans la fabrication de mousses, de composants électroniques ou comme propulseurs.

Chaque gaz à effet de serre a un pouvoir réchauffant et une durée dans l’atmosphère différente. Voici un tableau récapitulatif :

Liste gaz à effet de serre

Il faut savoir que le protocole de Kyoto qui est entré en vigueur le 16 Février 2005 a fixé des objectifs de réduction de tous ces gaz.

Quels en sont les causes ?

Les activités humaines telles que l’utilisation de combustibles fossiles, l’exploitation des forêts tropicales et l’élevage du bétail exercent une influence croissante sur le climat et la température de la terre.

Ces activités libèrent d’énormes quantités de gaz à effet de serre, qui viennent s’ajouter à celles naturellement présentes dans l’atmosphère, renforçant ainsi l’effet de serre et le réchauffement de la planète.

Cependant, le réchauffement climatique n’est pas exclusivement dû à l’activité humaine. En effet, il existe des causes naturelles à ce phénomène.

Les principales causes

3 principales activités génèrent une quantité énorme de GES :

Les énergies fossiles

Selon un rapport publié par le Programme des Nations unies pour l’Environnement, en 2030 la production de pétrole, de gaz et de charbon sera trop élevée de 120% par rapport à l’objectif de maintien du réchauffement climatique en dessous de 1,5%.

La déforestation

Comme nous le savons, les forêts disposent d’une capacité naturelle primordiale à absorber le CO2. Cependant, la vaste déforestation des régions tropicales a pour conséquence d’émettre davantage de dioxyde de carbone qu’elles n’en capturent, perdant ainsi leur rôle historique de protection naturelle contre le changement climatique. Le poumon de la planète s’essouffle.
Les forêts tropicales sont un rempart contre la hausse du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Elles absorbent du carbone et l’entreposent sous forme de tiges, de feuilles et de racines. L’effet de la déforestation est clair : une diminution du nombre d’arbres qui absorbent le CO2.

De plus, la déforestation dans les tropiques provoquent plus d’émissions de CO2 qu’on ne le pensait, car du carbone vieux de plusieurs centaines d’années est également libéré par le sol, selon une étude internationale publiée en juillet dernier. Les chercheurs ont mesuré l’effet dans l’est du Congo et mis en évidence l’impact de ce phénomène sur le changement climatique.
La déforestation rend le sol instable, de telle sorte que le carbone qui y était stocké de manière stable depuis de nombreuses années finit dans les rivières. Les microbes présents dans l’eau convertissent le carbone en CO2, qui se retrouve dans l’atmosphère, ce qui augmente l’effet de serre.

L’élevage de bétail

La consommation de viande et l’élevage destiné à l’alimenter représentent la première source d’émissions de CO2 sur la planète, devant les transports.

Le manque de terre agricole pousse à la déforestation : 91% des terres « récupérées » dans la forêt amazonienne servent ainsi aux pâturages ou à la production de soja qui nourrira plus tard le bétail.

Sans l’élevage intensif d’animaux, les terres qu’ils foulent (approximativement de la taille du continent africain) seraient utilisées pour planter des cultures de légumes, de fruits ou de céréales. Par ailleurs, la vie végétale pourrait reprendre le dessus, ce qui permettrait de freiner les effets du réchauffement climatique. Les animaux et l’agriculture liée à leur alimentation (soja, notamment) sont en effet à l’origine de 15% des émissions de gaz à effet de serre, soit plus que la totalité des émissions de CO2 liées aux transports (voitures, avions, etc…).

Le retour d’arbres ou de végétaux sur ces terrains permettrait d’absorber davantage de CO2. En plus de cela, l’absence de bêtes d’élevage réduirait énormément la consommation d’eau dans le monde entier. Actuellement, l’utilisation d’eau douce est consacrée à 70% à l’agriculture. Cela concerne évidemment les cultures de végétaux mais surtout l’élevage.

Les principaux chiffres en fonction des secteurs

Le rapport du Word Ressource Index (qui étudie l’impact humain sur les ressources naturelles) indique que certains secteurs émettent plus de GES que d’autres. Voici dans l’ordre le classement des 10 secteurs économiques les plus « polluants » du point de vue des GES :

Chiffres gaz à effet de serre

Quels sont les conséquences ?

Les projections des experts, même les plus optimistes, annoncent des changements inexorables dans nos sociétés et la biodiversité qui nous entoure. Mais les conséquences de nos actions sont déjà visibles aujourd’hui.
Le réchauffement climatique pourrait atteindre 4,8°C d’ici 2100, selon le GIEC, entraînant des conséquences catastrophiques. Les chefs d’État ont signé l’Accord de Paris, qui doit permettre de le limiter à maximum 2°C  et de poursuivre les efforts pour ne pas dépasser 1,5°C.

Dérèglements météorologiques

  • Une augmentation du nombre et de la température des vagues de chaleur et des épisodes de sécheresse, notamment en Europe centrale et méridionale. L’été que nous avons vécu en 2019 pourrait se reproduire et devenir courant.
  • Une augmentation des pluies torrentielles et des risques d’inondation, particulièrement dans les hautes latitudes de l’hémisphère Nord, l’Asie de l’Est et l’Amérique du Nord.
  • Du côté des cours d’eau, une diminution des débits en été et une augmentation des débits en hiver, avec une augmentation du nombre de crues extrêmes.
  • Une baisse du niveau des nappes phréatiques.
  • Augmentation et aggravation des phénomènes extrêmes : Ouragans, tempêtes, cyclones…

Le niveau des océans s’élève

La hausse moyenne des températures provoque une fonte des glaces continentales (glaciers, icebergs, etc…). Le volume de glace fondue vient s’ajouter à celui de l’océan, ce qui entraîne une élévation du niveau des mers. En un siècle, l’augmentation atteint les 18cm (dont 6 les 20 dernières années). Le pire des scénarios envisage même une montée des eaux allant jusqu’à 1m d’ici à 2100.

Si, comme le redoute de nombreux spécialistes, le réchauffement atteint 2°C, des dizaines de millions de personnes habitantes en zones inondables (comme de nombreuses îles ou encore de Bengladesh) devront se déplacer à cause de la montée des eaux.

Les océans deviennent plus acides

Saviez-vous que les océans absorbent chaque jour ¼ du CO2 produit par l’homme ? Cela représente environ 1 million de tonnes par heure ! Cependant, avec le réchauffement climatique, l’océan se dilate. On appelle ce phénomène la dilatation thermique. En d’autres termes, plus l’eau est chaude moins elle peut absorber de CO2…
Autre phénomène inquiétant, la présence en abondance de ce gaz dans les océans acidifie le milieu sous-marin. Son PH est passé de 8,2 à 8,1. Vu comme cela ce n’est pas énorme, mais à l’échelle du PH ça l’est !
Une acidification trop importante des eaux marines peut provoquer la disparition de certaines espèces et notamment des coraux. Ceux-ci sont très importants pour les humains (protection naturelle contre les tempêtes, contre l’érosion, etc…) mais encore plus pour l’écosystème sous-marin. En effet, environ 25% de la biodiversité mondiale est abritée par les coraux.

La disparition de nombreuses espèces

L’augmentation des températures, les bouleversements des climats, des saisons, perturbent les écosystèmes, modifient les conditions et les cycles de reproduction des plantes. La raréfaction des ressources et les changements climatiques modifient les habitudes de vie et les cycles migratoires des animaux. On assiste déjà à la disparition de très nombreuses espèces, notamment des espèces endémiques ou, inversement, à l’intrusion d’espèces invasives qui menacent les cultures et les autres animaux. Le réchauffement climatique impacte donc la biodiversité. C’est l’équilibre des écosystèmes naturels qui s’en trouve modifié et menacé.

Troubles des courants marins

Le réchauffement global pourrait affaiblir le Gulf Stream, courant chaud qui adoucit en partie le climat de l’Europe occidentale entraînant pour le coup un refroidissement important sur l’Europe du Nord et la côte est des Etats-Unis. Ce changement abrupt pourrait intervenir en moins de 10 ans…

Troubles géopolitiques et impacts sur l’homme

L’homme n’est pas épargné par ces bouleversements. Le changement climatique a des conséquences sur l’économie mondiale. Il bouscule déjà les équilibres sociaux, sanitaires et géopolitiques dans de nombreuses régions du monde :

  • Une réduction de la quantité et de la qualité de l’eau potable, déjà observable dans certaines régions du monde.
  • Un impact négatif sur les rendements de l’agriculture, notamment des cultures céréalières dans les régions chaudes, et de la pêche.
  • Un impact négatif sur la santé humaine, notamment dû aux difficultés d’accès à une alimentation saine et à l’eau potable, ainsi qu’aux vagues de chaleur extrême.
  • Une migration contrainte des populationsvivant dans régions qui subissent des épisodes climatiques extrêmes (sécheresses, tempêtes, typhons, inondations…). Le réchauffement climatique a déjà provoqué le déplacement de 25,6 millions de personnes. Et d’ici 2050, le nombre de réfugiés climatiques pourrait atteindre 250 millions.

Quelles solutions face au changement climatique ?

Il existe un grand nombre de possibilités permettant de calmer ce phénomène. Voici une liste non exhaustive d’actions :

La COP21

Il existe un grand nombre de solutions à grande échelle qui ont déjà débutées. En effet, à l’échelle internationale, des changements prennent forme depuis l’accord de Paris lors de la COP21.
Cet accord a été adopté par 195 Pays qui s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre qui doivent permettre de limiter ce réchauffement à 2°C maximum.
Même si certains pays (comme les Etats-Unis) ont décidé de se retirer de cet accord, la prise de conscience et la mise en œuvre de différentes solutions pour lutter se fait ressentir.

La convention citoyenne pour le climat

Cette initiative, inédite en France, proposée le 23 Janvier 2019 par le Collectif Démocrate et validée par le président Emmanuel Macron consiste à  donner la parole aux citoyens pour lutter contre le réchauffement climatique.
150 citoyens ont été tirés au sort et ont pour mission de rédiger une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Le Président de la République s’est engagé à ce que ces propositions soient soumises soit à référendum, soit au vote du parlement, soit à application directe.

Les actions individuelles

A l’échelle individuelle, nous évoquions dans cet article différentes solutions, plus ou moins faciles à mettre en œuvre, pour lutter chaque jour contre ce phénomène.
De même, utiliser de l’énergie verte tout en pratiquant l’autoconsommation est une action qui peut faire changer la donne.
Enfin, inculquer les bonnes pratiques ou tout simplement avertir et renseigner les personnes que nous connaissons sur le réchauffement climatique constitueront déjà une avancée majeure dans cette lutte acharnée.

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