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Couverture - Urbanisme durable
Publié le 31-01-2020

Quel est l’impact de l’urbanisme durable ?

Temps de lecture : 9 minutes

Augmentation des émissions de gaz à effet de serre, de la pollution, canicule de plus en plus importance, stress… Face à ce tableau noir, se tourner vers l’urbanisme durable (ou urbanisme vert) devient essentiel pour améliorer significativement la santé et le bien-être de tous. Mais, concrètement, quels en sont les bienfaits ?

Qu’est-ce que c’est ?

L’urbanisme c’est l’ensemble des études et des conceptions ayant pour objet l’implantation et l’aménagement des villes. Face à la prise de conscience collective en faveur de la protection de l’environnement, on parle aujourd’hui de plus en plus d’urbanisme « durable ». Il révolutionne la façon de penser et de travailler des architectes et des urbanistes et constitue une nouvelle façon d’appréhender le rapport de l’urbain à la nature.

Ces nouvelles méthodes de travail et façon de penser se veulent plus respectueuses de l’environnement en utilisant de nouvelles approches tant au niveau des constructions que des matériaux ou encore des méthodes de déplacement au sein même d’une ville. Tout cela a pour but de donner une place plus importante à la nature pour améliorer la qualité de vie de chacun.
Il est ici question d’associer la notion de durabilité à la conciliation entre le bien-être et le respect du cadre naturel.
Voici le palmarès de l’année 2019 des villes les plus vertes de France :

Palmarès ville verte - Urbanisation verte

Il existe différentes solutions et variantes au sein même de ce type d’urbanisme.

Quels sont les types d’urbanisation verte ?

Outre les parcs, il existe de plus en plus de moyens pour débuter la convention vers l’urbanisation durable : les toitures, les toits verts, les jardins verticaux, les murs verts sont quelques exemples des espaces verts que l’on peut trouver dans les villes aujourd’hui.

Les jardins partagés sur les toits

Jardins partagés - Urbanisation verte

Comme la place manque parfois et que nous ne pouvons pas créer des parcs à tout va, la végétalisation des bâtiments est une piste qui a le vent en poupe. Particulièrement les toits où il n’est plus rare de voir pousser des jardins et potagers.
Les toits plats représentent une énorme superficie généralement non utilisée. C’est pourquoi cultiver sur les toits, c’est utiliser ces espaces perdus pour les dédier à la culture potagère et augmenter la résilience alimentaire. Souvent gérés par des riverains regroupés en association, voici les leurs avantages :

  • Permettent aux personnes ne disposant pas d’extérieur de pouvoir cultiver leurs propres fruits et légumes,
  • Amélioration du cadre de vie,
  • Une entraide et un partage du savoir-faire,
  • Un partage de légumes et fruits frais cultivés dans le respect de l’environnement,
  • Une préservation des espaces verts favorable à la biodiversité (papillons, abeilles, coccinelles…).

Les façades vertes

Elles sont de plus en plus visibles dans les rues. Que ce soit à base de jardinières, des plantes grimpantes ou encore des arbres, voilà encore une solution permettant le développement de la biodiversité. Chaque mètre carré pris à la nature est compensé en hauteur.
Bien qu’encore sous-développée en France, cette variante d’urbanisme durable est déjà bien implantée à l’étranger. Voici deux exemples concrets :

Hotel ParkRoyal - Urbanisation verte

Voici l’hôtel Park Royal situé à Singapour. Premier du genre à disposer d’une façade luxuriante, cet hôtel-jardin est une véritable oasis dans un paysage urbain et moderne. Cet établissement dispose de 15.000m² de skygarden composé de plus de 50 variétés (arbres, fleurs, palmiers, lianes, etc…).
Une sorte de jungle tropicale qui détonne avec le grouillement de la ville asiatique.

Voici la création de Stefano Boeri. Cet architecte Italien a construit deux immeubles recouverts d’arbres à Milan. D’une hauteur de 110 et 76 mètres, ils sont recouverts de 900 arbres soit l’équivalent d’un hectare de forêt.

Immeuble Milan - Urbanisation verte

Les jardins et potagers sous terre

Cette transition peut aussi s’effectuer de façon souterraine. En effet, l’espace se faisant rare en surface, pourquoi ne pas investir les sous-sols ?
Jusque-là dans la plupart des villes, les bas-fonds servaient plutôt à cacher ce qu’on ne saurait voir : les canalisations, les métros, les parkings, les égouts, les câbles… Désormais, on envisage autrement cet espace souterrain.

La Caverne Paris - Urbanisation verte

Nous vous présentons ici l’initiative d’une entreprise Alsacienne installée au niveau moins 2 du parking souterrain Raymond Queneau dans le XVIIIe arrondissement à Paris. Après avoir gagné le concourt Pariculteurs, leur projet La Caverne a vu le jour en 2018.
Dans Ces 9.000m² de parking souterrain anciennement malfamés, on plante, on arrose, on cultive et on récolte hors sol sous éclairage artificiel des endives, des shiitakes ou encore des pleurotes. L’air pollué de la surface est filtré, et les seuls véhicules qui rentrent sont dorénavant électriques et se chargent de livrer proprement la production.

L’absence de lumière est compensée par des éclairages LED horticoles 100% renouvelables, faibles consommateurs d’énergie. La pleine terre a été remplacée par des techniques déjà éprouvées, comme l’hydroponie (les racines des jeunes pousses de végétaux baignent  dans l’eau). Pour les champignonnières installées dans des boxes, il y a un simple lit de terreau, un substrat végétal. Concernant les canaux de vente, ils sont uniquement en circuits courts : Amap, marchés, vente directe, etc…).

Leur production s’élève à 500 kilos de champignons et 1 tonne d’endives par semaine !

Ce genre de projet existe déjà dans différents pays comme la Belgique par exemple.

Tout aussi ambitieux, le projet New-Yorkais intitulé « Lowline ». Ayant reçu l’accord préliminaire en 2016, ce concept est très ambitieux technologiquement parlant.
Toujours en développement depuis, il a pour but de réhabiliter un vieux terminal de tramway souterrain situé dans le Lower East Side abandonné depuis 80 ans et d’y installer un parc souterrain. Ce serait le premier du genre.

Actuellement en test dans le « lowline lab », une technologie solaire de pointe permettrait à la végétation de proliférer. Cela serait basé sur un toit qui utilise un système de collection et de redistribution de l’énergie solaire captée en extérieur. Voici à quoi elle ressemblerait :

Lowline - Urbanisation verte

Avant d’être définitivement accepté, le projet devra lever un financement de 10 millions de dollars et fournir de nombreux plans supplémentaires. Dans le meilleur des cas, la « Lowline » ne verra pas le jour avant 2021.

Les éco-quartiers

Eco-quartier - Urbanisation verte

De par la réglementation obligeant les promoteurs à ne pas minéraliser la totalité de leur parcelle, ils développent de plus en plus ce type de quartier. Mais qu’est-ce que c’est vraiment ?
Un éco-quartier est une zone urbaine qui a été conçue autour de la problématique du développement durable. Ils doivent ainsi avoir un potentiel de développement économique tout en respectant des critères de performance environnementale rigoureux :

  • Développement des transports en commun et « doux » (voies piétonnes, pistes cyclables…),
  • Traitement des eaux de pluie,
  • Diminution des déchets,
  • Prise en compte et intégration de la biodiversité humaine dans le projet architectural,
  • Ecoconstruction pour limiter les émissions de gaz à effet de serre,
  • Développement des énergies renouvelables.

Même si les éco-quartiers sont souvent des constructions nouvelles, il est également possible de rénover certains anciens quartiers afin de les adapter aux nouvelles normes environnementales et ainsi assurer la pérennisation d’un lieu. De plus en plus de quartier vieillissant se verront ainsi remis au goût du jour dans les années à venir afin de répondre de manière suffisante aux nouvelles problématiques liées au réchauffement climatique et à la préservation de l’environnement.

Les bienfaits de l’urbanisme durable

De plus en plus de villes misent sur l’innovation des espaces verts, qui présentent de grands avantages pour l’environnement et ses habitants.

Réduction des îlots de chaleur

Le réchauffement climatique a des conséquences directes pour les villes : les canicules et la sensation de chaleur y sont accentuées par le bitume et la pollution des villes. L’été, certaines zones urbaines deviennent de véritables îlots de chaleur. De ce fait, il n’est plus rare de voir des différences de températures conséquentes entre le centre-ville et la campagne. Par exemple, il a déjà été relevé à Rennes un écart de 6 degrés.
Tout cela est dû aux immeubles qui bloquent les courants d’air mais aussi au bitume et au macadam qui emmagasinent la chaleur tout au long de la journée. Ceux-là doivent alors libérer cette chaleur la nuit, mais lors d’une vague de chaleur comme nous en avons eu l’été dernier, les nuits ne sont pas assez longues. De ce fait, dès l’aube, la nouvelle journée est déjà chaude… et ne peut que se réchauffer davantage.

Réduction de la pollution

Les vertus associées aux espaces verts et aux arbres en ville ne se limitent aux critères purement esthétiques. Comme nous l’évoquions dans notre article dédié au réchauffement climatique, les végétaux sont de véritables puits de carbone naturels. Voici quelques exemples concernant un toit vert de 100m² :

  • Les toits verts absorbent le gaz responsable du changement climatique. Pour chaque toit de 100m², le CO2 est réduit de 1,8 tonne par an.
  • De même, une installation de ce type produit l’oxygène nécessaire à 100 personnes.
  • Il élimine la pollution produite par 15 voitures.

En plus de réduire la pollution causée par la circulation automobile, en absorbant le dioxyde de carbone, les arbres apportent de l’ombre sur les façades, ce qui réduit la température dans les logements en été, et permet de réduire les besoins énergétiques des immeubles pour la climatisation.

Amélioration de la gestion de l’eau de ville

La faible capacité d’absorption du tout-à-l’égout, doublée de la bétonisation massive des sols, empêchent les eaux pluviales de s’évacuer correctement par la terre et par conséquent augmente l’humidité dans l’air. Pour cela, les différentes méthodes d’urbanisation verte peuvent absorber l’eau de pluie et réduire le ruissellement pouvant entraîner dans un premier temps la fragilisation des sols puis, dans un second temps l’effondrement potentiel des réseaux d’égouts urbains.

Meilleure isolation thermique et phonique

La technique du toit végétalisé ou paroi végétale intègre de plus en plus le marché français. Les techniques actuelles permettent d’atteindre de très bons niveaux de performance, à la fois en isolation thermique et phonique. Ces techniques permettent d’importantes économies d’énergie tout en intégrant le bâti dans son environnement.
En effet elles réduisent les variations de température au fil des saisons. Cette forte inertie thermique a de réels impacts sur la consommation énergétique. Qui peut se trouver réduite de 20 à 30% en hiver comme en été. De même concernant l’isolation phonique, celle-ci peut être améliorée de 50%.
Cependant, cette solution n’est bien sûr pas suffisante comme isolant unique.

Augmentation de l’attraction et de la valeur des biens immobiliers

De plus en plus de citoyens cherchent à habiter proche d’un jardin ou d’un parc. De ce fait, ces habitations deviennent très demandées et leur valeur grimpe.
Selon l’Unep, la présence d’un espace vert à moins de 100 mètres d’un logement peut faire monter sa valeur de 10.000€.

Cela s’applique aussi aux habitations ayant une meilleure performance énergétique. En effet, dû à l’isolation comme expliqué précédemment, ces logements sont valorisés lors d’une vente.

Augmentation du bien-être de la population

Tout d’abord, le stress en est réduit : bruit, embouteillages, transports surpeuplés… chaque jour les citoyens sont confrontés à différentes situations stressantes. Les espaces verts quels qu’ils soient permettent de retrouver du calme et de la sérénité.
De nombreuses études montrent que la présence de vert dans un environnement urbain favorise la connexion avec la nature et peut donc conduire à un meilleur bien-être. De plus, ces études démontrent les effets bénéfiques de l’écologie urbaine comme, en plus du stress, la réduction des maladies respiratoires et cardiovasculaires mais aussi l’amélioration de la concentration.

La cohésion sociale est aussi impactée. En effet, qui n’aime pas marcher dans les espaces verts, faire du vélo ou lire un livre dans un parc ? Des études montrent que les villes ayant plus d’espaces verts favorisent les relations et les nouvelles rencontres, car ils sont un point de rencontre permettant de partager et créer des liens entre les habitants de la ville.

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